Expositions et expériences immersives
EXPOSITIONS ET EXPÉRIENCES IMMERSIVES
4 grandes tendances à surveiller
Que l’on pense à Oasis Immersion au Palais des congrès à Montréal ou à Illumi à Laval, plusieurs expériences numériques et immersives novatrices ont su captiver l’imagination du grand public au cours de ces dernières années.
À mi-chemin entre le divertissement culturel et l’attraction artistique, elles utilisent notamment le mapping vidéo, la conception numérique et la réalité-virtuelle.
Qu’est-ce que l’avenir réserve à ce nouveau genre d’expositions et d’expériences ? Xn Québec et le studio Habo se sont penchés sur la question.
Au terme d’un sondage mené auprès de plus de 85 entreprises œuvrant dans le domaine de la créativité numérique et d’entrevues avec 45 experts et expertes de l’industrie, il a été possible de cerner 4 grandes tendances concernant les expositions et expériences immersives.
La croissance des expériences en réalité virtuelle et en réalité mixte
Les téléphones intelligents, via des applications comme Pokémon Go! ou des gadgets comme Google Cardboard, ont grandement contribué à démocratiser la réalité augmentée et la réalité virtuelle auprès d’un plus large public.
Comme l’appétit vient en mangeant, la demande pour des expériences plus sophistiquées commence à se faire sentir. Parallèlement, les appareils professionnels de AR ou de VR deviennent de plus en plus performants et permettent de nouvelles fonctionnalités telles que le suivi des mouvements et des déplacements.
De telles innovations rendent possibles des installations in situ comme L’infini, imaginée par les studios Félix et Paul et le Centre Phi. On y allie VR et interaction dans un lieu physique pour permettre aux visiteurs de marcher à l’intérieur d’une reproduction virtuelle de la station spatiale internationale.
L’engouement pour ce type d’expériences sera en partie dicté par la réception critique et le bouche-à-oreille que généreront les premières créations destinées à rejoindre le grand public. En effet, comme le dit l’expression, «vous n’aurez jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression».
L’augmentation de l’intensité concurrentielle dans le marché
Il n’y a pas que le public qui tend à être de plus en plus friand d’expériences numériques. De plus en plus d’artistes, certains provenant de disciplines plus traditionnelles comme les arts visuels ou les arts vivants, s’aventurent sur ce terrain.
Bien que le nombre d’espaces de diffusion augmente lui aussi, l’arrivée de nouveaux producteurs d’expériences numériques laisse croire que la concurrence sera de plus en plus forte, voire féroce, dans le marché.
Pour sortir du lot, les productions devront se distinguer, par exemple en exploitant des propriétés intellectuelles bien connues du public ou en proposant des technologies innovantes qui contribuent à rendre les expériences encore plus impressionnantes et accessibles.
La diversification des espaces de diffusion pour les expériences immersives
De plus en plus de lieux de divertissements, qu’on pense à des hôtels, des casinos ou même des aquariums ainsi que des lieux de transit se tournent vers les expériences immersives pour en mettre plein la vue à leurs visiteurs.
Plus précisément, ils comptent sur ces installations pour générer des revenus additionnels en augmentant la valeur de l’expérience offerte à leur clientèle actuelle ou même pour attirer une nouvelle clientèle. Ces lieux cherchent toujours à mesurer et justifier le retour sur investissement des installations mises en place.
Ces nouveaux espaces de diffusion s’ajoutent aux musées et centres d’expositions qui misent aussi sur des installations plus modernes afin de rajeunir leur image et gagner de nouveaux visiteurs.
Même les centres commerciaux s’intéressent maintenant aux expériences immersives, leur permettant alors de combler des locaux vacants et augmenter l’achalandage. N’oublions pas non plus d’autres locaux commerciaux, comme des lofts ou entrepôts inoccupés qui peuvent servir de «black box» pour une exposition.
Il y a tout lieu de croire que de plus en plus de diffuseurs inhabituels se tourneront vers les expériences immersives dans le futur. Se faisant, les entreprises produisant des expositions itinérantes ou semi-permanentes auront davantage d’occasions d’allonger le cycle de vie de leurs créations et ainsi générer plus de revenus.
L’essoufflement de certains formats d’expériences immersives
Les expériences pop-up comme 29 Rooms de Refinery29 ou même The Museum of Ice Cream sont en perte de vitesse. En effet, après des débuts fulgurants, l’attrait de la nouveauté de ces expériences semble s’essouffler.
Il faut noter que ces expositions ont parfois été critiquées pour leur superficialité dans les médias. Notons, à cet égard, l’article d’Alexandra Wilson et Maggie McGrath publié dans Forbes intitulé I Scream. You Scream. The Meltdown at the Museum of Ice Cream (Je cris. Tu cris. L’effondrement au Museum of Ice Cream).
Est-ce ce qui guette aussi les expositions de projections artistiques à grand déploiement qui gagnent en popularité dernièrement comme Imagine Van Gogh, Immersive Van Gogh ou
Van Gogh, the Immersive Experience? Et oui, vous avez bien lu, plusieurs expositions immersives différentes basées sur des peintures de Van Gogh font le tour du monde en ce moment. Il y a de quoi épuiser le public et provoquer la confusion de Leah Collins de CBC!
Chose certaine, l’aspect impressionnant de ces expositions et expériences immersives demeurera un argument de vente majeur. De plus, le partage de photos et vidéos sur Instagram et TikTok continuera aussi d’être un important vecteur de promotion pour ce type d’installations de nouveaux publics.