Installations interactives dans l’espace public
Installations interactives dans l’espace public
4 grandes tendances à surveiller
Depuis quelques années déjà, l’art numérique a pris sa place dans les espaces publics des grandes villes. Alliant technologie, narration, performance et placemaking, la création d’installations expérientielles temporaires dans l’espace public, qu’elles soient artistiques ou non, peuvent poursuivre des objectifs variés, qui vont du divertissement au développement économique, en passant par l’éducation.
Se substituant aux statues, fresques ou fontaines ou même greffé à ces éléments artistiques plus traditionnels, les installations interactives ont pour but de transformer les passants en participants.
Comme ce fut le cas pour les expositions et expériences immersives, Xn Québec et le studio Habo ont réfléchi au potentiel et à l’avenir de cette industrie créative.
Pas moins de 85 entreprises et 45 experts ont été consultés pour mettre en lumière quatre grandes tendances à surveiller au cours des prochaines années.
La volonté grandissante d’animer la place publique
Avec les restrictions placées sur les restaurants, bars, cinémas et salles de spectacles, les espaces publics des grandes villes ont pris beaucoup d’importance au cours des derniers mois. Ils se sont imposés comme un lieu de rencontre et ont vu leur achalandage augmenter de façon fulgurante.
Or, avant la pandémie, le placemaking était déjà à l’honneur dans la réflexion autour des espaces publics. On cherchait à transformer ces espaces en lieux de vie communautaire dans le but d’améliorer la qualité de vie des résidents et de contribuer de manière positive au tissu social des villes et des communautés.
Les œuvres interactives dans l’espace public permettent des expériences individuelles et collectives multiples, façonnées selon le contexte, selon que l’on soit seul ou accompagné, en interaction avec un ou des étrangers, selon notre état d’esprit, les conditions météorologiques de la journée, le temps dont nous disposons, etc.
Les installations interactives dans l’espace public atteignent cet objectif de deux façons :
1- Elles génèrent un achalandage accru. Qui dit plus de visiteurs dit plus de clients potentiels pour les commerces avoisinants.
2- Les installations interactives incitent la curiosité et l’engagement au sein de la population.
Cette tendance est d’autant plus importante lorsque l’on sait que les espaces communs accessibles sont de moins en moins nombreux dans les centres urbains d’ici et d’ailleurs. Voilà pourquoi il est primordial d’animer les lieux encore disponibles.
La recherche d’expériences ludiques et humaines
Quand on pense à de l’art dans un contexte d’installation publique, on imagine généralement une statue, une fresque ou une fontaine accompagnée d’une plaque commémorative. Bref, on pense à des œuvres contemplatives, voire presque décoratives.
Les œuvres interactives viennent déboulonner cette vision archaïque des choses. Souvent plus ludiques, elles rejoignent une cible plus familiale. Elles correspondent davantage aux habitudes de consommation d’une génération ayant grandi avec un écran dans le creux de la main et des écouteurs dans les oreilles.
Il ne faut surtout pas oublier que le succès d’une installation interactive en espace urbain passe par sa simplicité d’utilisation. Certes, les créations doivent impressionner et émerveiller, mais elles doivent aussi être intuitives pour parler au plus grand nombre.
Pensons aux Balançoires musicales, cette œuvre par Daily tous les jours pour la promenade des Artistes du Quartier des spectacles à Montréal. Il suffit de se balancer pour générer une mélodie. Nul besoin de lire les instructions pour comprendre ce qu’il faut faire. Il suffit d’observer et d’écouter.
Le développement du modèle de tournée des installations interactives
Les installations interactives dans l’espace public peuvent voyager d’un quartier à un autre, ou même d’une ville à une autre.
Pour reprendre l’exemple cité précédemment des Balançoires musicales, elles ont été déployées dans 9 villes différentes depuis leur première apparition à Montréal en 2011. Consultez à ce sujet une étude réalisée aux États-Unis lors de la tournée des Balançoires musicales à West Palm Beach (Floride), Detroit (Michigan) et San Jose (Californie) pour en savoir plus sur les retombées d’une telle installation.
Les installations temporaires offrent un avantage important: l’adaptation. En effet, elles s’harmonisent mieux à l’air du temps. Les œuvres peuvent souligner un événement ponctuel tel que l’anniversaire d’une ville ou traiter d’un thème d’actualité. Elles peuvent aussi, par exemple, s’adapter aux saisons.
Qui plus est, elles peuvent facilement se renouveler. Chaque lancement de nouvelles installations se veut une nouvelle invitation à visiter ou revisiter un lieu.
N’oublions pas que les installations temporaires sont moins coûteuses et surtout, limitées dans le temps. Nul besoin de gérer des frais d’entretien ad vitam aeternam.
Le désir d’établir une connexion entre l’oeuvre et le lieu
Il ne faut pas oublier que les diffuseurs dans des espaces publics recherchent des œuvres qui correspondent parfaitement au site où elles seront diffusées.
Ainsi, les diffuseurs, le plus souvent des instances gouvernementales, ont besoin d’installations qui se moulent aux particularités de l’espace public ou de la communauté qui l’habite. Pensons à des créations qui mettent en valeur l’importance historique, la spécificité architecturale ou la signification culturelle des sites qui les accueillent.
Pour cette raison, ils recherchent bien souvent des artistes locaux qui connaissent bien la culture de leur région.
Et s’ils optent pour importer une œuvre, ils demandent habituellement qu’elle soit adaptée à la culture locale. À cet égard, il ne suffit pas de traduire dans la langue appropriée. Il faut réfléchir à adapter tous les référents culturels, à commencer par les personnes représentées.